Ce que le vin de Porto doit à l'Angleterre et à la guerre contre les français?
Les différents vins de Porto ont bien des noms anglais : Tawny, Vintage...
Les Anglais ont été et sont encore des acteurs importants de la mondialisation du porto, à tel point que ce vin a une connotation « british ». En Angleterre, de la noblesse au petit peuple, tout le monde l’appréciait. Le peuple se contentait du porto bon marché alors que les caves de l’aristocratie étaient remplies des meilleurs Vintage et Tawny que l’on dégustait tous les jours. Les Vintage étaient consommés à la fin du repas et les Tawny en apéritif comme à tout moment de la journée.
Avec le temps et la réglementation de la production, les catégories des vins de Porto sont maintenant classées et bien identifiées, mais toujours en Anglais. C’est au XIXème siècle que sont apparues des désignations comme Tawny, Vintage, etc.
Une solution pour ne pas acheter du vin aux français
L’Angleterre, vieille puissance maritime, n’est pas un producteur de vin et avait une certaine réticence à acheter son vin en France et en Espagne, pays souvent ennemis. Ainsi, l’Angleterre a très vite trouvé dans le Portugal le partenaire idéal pour s’approvisionner en vin et autres produits alimentaires. Les Anglais ont donc commencé à explorer les vins de l’extrême nord du Portugal, le Minho. À cette époque, étaient caractérisés par leur faible teneur en alcool, d’où leur incapacité à vieillir, et par leur acidité cf notre article: "le pourcentage d'alcool des vins de Porto". Ces vins étaient nécessaires à l’Angleterre mais peu appréciés. Les Anglais les réservaient aux équipages de leurs navires et aux tavernes des bas-fonds de Londres. Ils le baptisèrent Red Portugal.
En 1689 la guerre entre la France et l’Angleterre éclate, ce qui amène les Anglais à interrompre leurs achats de vins français, à se rapprocher plus encore du Portugal et à rechercher tout le Red Portugal qu’ils peuvent trouver.
En 1703, la signature du traité de Methuen établit un statut privilégié pour le Portugal en tant que source d’approvisionnement en vin pour les Anglais et les Néerlandais, ce qui d’une certaine façon entérine la situation de fait qui existait alors et pose les bases des futurs échanges.
Contraints de descendre légèrement plus au sud dans le pays, les Anglais se sont installés à Porto, où ils ont découvert les vins rouges qui venaient du Douro (et qui n’étaient pas encore des portos). Ces vins du Douro étaient meilleurs mais loin d’être parfaits, avec une teneur en alcool variable et, pourquoi ne pas le dire, les vins eux-mêmes souvent frelatés, notamment par l’ajout de jus de baies de sureau.
Les Britanniques ont dû accepter ces conditions jusqu’à ce que, après une recherche approfondie et des incursions dans la région de production du haut Douro, ils aient finalement découvert le porto. Le vin de porto qui non seulement est un vin stable mais présente aussi une autre caractéristique que les Britanniques ont immédiatement aimée : il est sucré.
À cette époque la ville de Porto accueillait déjà une colonie anglaise importante et influente. Elle y avait son comptoir commercial, où les négociants de nationalité anglaise se réunissaient pour discuter de leurs intérêts et déguster leur porto.
Il n’est pas difficile d’imaginer qu’au début de l’histoire la majorité des portos étaient rouges et qu’ils étaient consommés non seulement à Porto mais aussi dans les tavernes anglaises, en abondance, servis dans des chopes et connus sous le nom de « red strap ». Car pour garantir la livraison de ces vins à destination dans de bonnes conditions, il était fréquent que les négociants anglais y ajoutent une dose supplémentaire d’eau de vie.
Certains auteurs attribuent aux Hollandais le début du commerce du porto car les Hollandais ont également commencé à acheter des vins du Douro lorsque les Pays-Bas sont entrés en guerre contre la France en 1672. Ils auraient acheté un stock de vin au monastère de Lamego, persuadés que les meilleurs vins étaient produits par les moines. Ces vins furent ainsi baptisés priestport.
Petite précision supplémentaire attestant l’importance du rôle des Anglais dans cette région. En 1811 le roi du Portugal se posait la question de savoir comment récompenser les services d’Arthur Colley Wellesley, 1er duc de Wellington. Il a choisi de lui accorder le titre de marquis et de baron du Douro. Celui-ci, pourtant titulaire de plusieurs titres de noblesse anglais, s’est alors fait appeler Lord Douro par les siens.
Le traité de Windsor en vigueur depuis plus de 600 ans !
Grand consommateur de morue et producteur de vin depuis toujours, le Portugal a trouvé en l’Angleterre le partenaire idéal pour ses échanges commerciaux. Le Portugal achetait à l’Angleterre la morue qu’elle pêchait dans ses eaux en échange de vins rouges dont l’Angleterre avait tant besoin. Cette base d’échange - morue contre vin – deviendra plus tard « morue contre porto » pour notre plus grand bonheur.
Le Portugal et l’Angleterre, tous deux tournés vers la mer, furent l’un et l’autre le partenaire idéal pour développer des échanges profitables. L’Angleterre, toujours soucieuse de son pouvoir et de son indépendance, cherchait des alternatives à la France et à l’Espagne en tant que partenaire commercial stable. Le Portugal, de son côté, essayait de voir plus loin que son seul voisin l’Espagne et de trouver des alliances fiables pour les bons et les mauvais moments...
C’est ainsi que le 12 mai 1986, le 600e anniversaire du traité de Windsor a été célébré au château de Windsor. Ce traité est au monde l’alliance la plus ancienne et la plus durable entre deux États. En présence de Sa Majesté Elizabeth II d’Angleterre et du président de la République portugaise, Mário Soares, une messe a été célébrée dans la chapelle Saint-Georges, rappelant le jour où Richard II d’Angleterre et João Ier du Portugal ont célébré ce traité. Après la messe, tous les participants se sont retrouvés pour porter un toast, verre de porto à la main, à la santé des chefs d’État.
Un ritual único de origen inglés para servir el Porto Vintage
Existe una tradición de servir Portos rojos Vintage : el anfitrión abre cuidadosamente la botella, la usa, la vuelve a tapar y la transmite al huésped a su izquierda, quien repite la operaciónhasta que la botella haya pasado en manos de todos los invitados y volvió a la posesión del dueño de la casa. El huésped más importante, sentado a la derecha del dueño de la casa, se usa por último, esta peculiaridad en comparación con las costumbres habituales atribuidas a los ingleses. Es solo entonces, después de un brindis o no, que todos están felices de poder disfrutar de este néctar de los dioses. Que sepamos, el Porto Vintage es el único vino del mundo que se sirve de esta manera..